synapsis
Exemples d'énergies citoyennes et rurales
Chateau-du-Loir
Depuis trois ans Jean-Michel et la Brass’vie ont mis en place le réseau « coup de pouce » sur le territoire de Château-du-Loir et les communes alentour.Un système simple de covoiturage d’un village à un autre.
Le fonctionnement de Coup de Pouce dans la Vallée du Loir
Comment t’est venue l’idée de faire un coup de pouce autour de Château-du-Loir ?
Nous allons souvent dans la Drôme chez une une amie qui vit sur le plateau du Vercors.
Là-bas l’association Rezo Pouce a développé des points de covoiturage dans les villes et les villages où les points sont identifiés par des bornes. En parallèle, l’association développe une application smartphone, qui fait que l’on sait qui veut aller à tel endroit.
Il y a pas mal de régions de France où ça s’est développé mais pas chez nous, il n’y avait rien, j’ai donc contacté l’association pour connaître la démarche.
Ils m’ont expliqué que ce ne sont pas les communes mais les communautés de communes qui y adhèrent. Cela représente un coût de 30 centimes par habitant la première année et de 15 centimes les années qui suivent (cela correspond à l’aide à la mise en place du réseau, à la communication…).
Par exemple, pour un village comme Beaumont-Pied-de-Boeufs où vivent 200 âmes, cela fait 60€ la première année et 30€ la deuxième.
Je suis revenu avec cette idée et j’ai déclenché une réunion « covoiturage » au café associatif de la brass’vie de Jupilles pour mener cette action.
Nous avons écrit une lettre type et nous avons sollicité les mairies dont plusieurs nous ont répondu que c’était trop cher.
En plus, il faut réussir à convaincre les communes pour que la démarche remonte jusqu’à la communauté de communes.
Comme des communes répondaient par la négative, une solution gratuite devait être recherchée.
On va faire nous même nos panneaux avec le nom des communes de destination, en s’inspirant d’un autre système qui s’appelle « coup de pouce » et qui est libre de droit.
Il n’existe à ma connaissance, qu’un trajet « coup de pouce » dans la Sarthe pour faire Marigné-Laillé/Ecommoy.
J’ai contacté ce réseau pour savoir si on pouvait récupérer le logo et nous avons eu l’accord.
Le coût est alors pour la commune, il concerne les panneaux aux entrées ou au centre du village…
Comment s’est organisé l’échange entre La Brass’vie et les communes ?
Je suis l’organisateur, mais nous sommes plusieurs à nous intéresser au sujet. A la dernière réunion, nous étions six dont le maire de Chenu.
On a eu du retard avec le covid, le projet prendra peut-être plus de temps mais je compte le présenter à un conseil municipal.
Le fait est, que les municipalités reçoivent positivement la démarche quand elle est faite par un habitant du village . Quand la lettre est envoyé de l’extérieur, tout le monde s’en fout.
Nous avons donc recherché un correspondant pour chaque village.
Nous avons développé un outil clé en main pour aider les correspondants avec :
une lettre de demande, un diaporama de présentation de « coup de pouce » et une vidéo explicative.
Le panneau « coup de pouce » coûte 28€14 (accroché à un lampadaire qui appartient à la commune et non à un panneau indicateur qui appartient au département).
On revient au principe du stop mais un peu plus organisé. Pour que cela fonctionne sans réservation et sans application il faut trois choses:
– Identifier les lieux
– Identifier les destinations
– Il faut faire de la pub, il faut que les communes appuient.
Quelle distance vous-êtes vous fixé ?
On ne s’est fixé aucune limite. On s’est dit, on s’étend. C’est à dire qu’on ne va pas solliciter un village si le village précédent n’a pas dit oui.
L’idée est de faire pas à pas.
J’ai établi un framacarte avec les communes qui ont accepté le coup de pouce, celles qui sont sur le point de le mettre en place et les communes qui ont refusé. Chaque réponse est identifiée par un code couleur.
Carte des villages desservis
Tu as fait l’expérience en tant que passager, as-tu observé des gens s’arrêter et à quelle fréquence ?
On n’a pas d’application, donc on a aucune façon de savoir si ça marche.
En tant qu’automobiliste, au pied des panneaux, je ne vois jamais personne, deux réponses se posent alors:
Soit les gens ne connaissent pas.
Soit ils sont pris dans les 4 minutes et je ne suis pas là pour le voir.
La seule façon de savoir est de se mettre sous un panonceau et d’attendre. Et ça marche.
Le panonceau est essentiel.
On revient au principe du stop mais un peu plus organisé.
Pour que cela fonctionne sans réservation et sans application, il faut trois choses
– Identifier les lieux.
– Identifier les destinations.
– Il faut faire de la pub, il faut que les communes appuient.
Avec ces trois éléments ça fonctionne très bien.
Toi qui as une voiture, pourquoi le covoiturage t’intéresses ?
Parce que quand je prends ma voiture pour aller quelque part, au Mans, au super-marché, autant que je prenne quelqu’un.
– S’il y a un lieu où je suis attentif, c’est de regarder s’il y a quelqu’un qui attend au pied du panneau.
– En tant qu’écolo, je trouve insupportable que quand il y a une grève de trains les gens ne soient pas capables de s’organiser (sauf entre copinage).
Est-ce que tu as d’autres envies pour la région de Chateau-du-Loir ?
Les jardins partagés : J’ai rencontré ceux du Jardin du partage à la Chartre-sur-le-Loir, (je ne connais pas ceux de Château) et qu’il y ait assez de pub pour que ce soit les personnes qui en ont le plus besoin qui cultivent.
J’aimerais qu’on est une team de choc qui aille poser des questions aux politiques lors des réunions publiques.
Je trouve inadmissible qu’il n’y ait pas de réunions publiques avant les élections.