synapsis
Exemples d'énergies citoyennes et rurales
Chateau-du-Loir
Le S.E.L. du Maine
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Le concept a été inventé par des québécois dans les années 70 avec dans l’idée de partager, de donner accès à des gens qui n’ont pas forcément de grands moyens, à de petites ou grandes choses.
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Le S.E.L.
Système d'Echange Local
expliqué par Yves et Nadine
Depuis quelques années Yves et Nadine proposent un échange de services par l'intermédiaire du S.E.L. du Maine (l'un des plus anciens Système d'Echange Local de France). Ils nous expliquent son fonctionnement et leurs motivations.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le S.E.L.?
historique
S.E.L. pour Système Échange Local est une association.
Le concept a été inventé par des québécois dans les années 70 avec dans l’idée de partager, de donner accès à des gens qui n’ont pas forcément de grands moyens, à de petites ou grandes choses.
C’est arrivé en France, au départ en Ariège au début des années 90.
Le SEL du Maine a été créé en 96 en Sarthe, c’est aujourd’hui l’un des plus vieux de France. Il a la particularité de couvrir presque l’ensemble du territoire de la Sarthe avec à peu près 140 adhérents, ce qui est très rare (on compte cinq S.E.L en Touraine et cinq S.E.L sur Angers et ses environs).
L'antenne de Bercé
Sur les 140 personnes membres, au moins 100 sont autour du Mans. Ça nécessite pas mal de bénévolat pour gérer le site, les problèmes informatiques, les adhésions et les communications. C’est un système très numérisé.
Le SEL du Maine est organisé en “antennes” : Le Mans La Flèche, Bouloire, Bercé. Nous faisons partie de l’antenne de Bercé qui compte une quinzaine d’adhérent(e)s et qui couvre un secteur d’une vingtaine de kilomètres autour de Château du Loir.
Avoir un S.E.L. couvrant tout un département a ses limites, quand je vois une annonce qui pourrait m’intéresser mais qui se trouve au nord du Mans, j’hésite à me déplacer. Je préférais regarder des SEL plus proches en Touraine. (Un SEL s’est constitué il y a 1 ou 2 ans à Château la Vallière).
C’est toute la difficulté pour ouvrir un S.E.L. à proximité de Chateau-du-Loir. J’aimerais bien le faire mais pas tout seul. Il faut à minima 4 ou 5 personnes prêtes à s’investir. Si on organise quelque chose ici, ce sont les gens du secteur qui viendront.
Le budget du S.E.L du Maine est uniquement alimenté par les cotisations des adhérents, mais suffit largement à couvrir les frais généraux, les locations de salles pour les rencontres...
Le S.E.L est une association: elle fait donc son assemblée générale tous les ans (enfin, quand il n’y a pas de pandémie!) et élit un bureau de 6 ou 7 personnes en charge de la direction.
Toutes les rencontres sont organisées sous le signe de la convivialité: galettes en janvier, buffet lors de l’AG, repas en fin d’année... Parmi ces rencontres il faut aussi noter les inter-SEL où sont invité(e)s les adhérent(e)s de S.E.L voisins (Angers, Tours, Laval).
Pourquoi avez-vous souhaité y participer et quelles ont été vos propositions ?
Nadine ;
Pour moi c’est d’abord pour la rencontre, mais si j’avais été seule, je n’aurais jamais adhéré au S.E.L. car les demandes se font par internet et je n’aime pas cet outil.
J’ai fait la proposition de partager mes connaissances en plantes sauvages. J’ai fait 4 sorties en trois ans.
Avec ma laine, je vais me faire un manteau. J’ai déjà fait un atelier de laines feutrées. Si mon projet marche, avec le S.E.L. je ferais une proposition ce stage de laine feutrée (quelque chose de simple ou tu peux découvrir un matériaux noble et le partager avec les autres).
Yves ;
On est pas mal dans un partage de savoirs.
Je connaissais le principe à Morlaix et à Die.
J’ai fait la proposition de montrer comment faire une vidange à quelqu’un qui n’en a jamais fait.
Je suis représentant du S.E.L. de Bercé. Je serais plus actif au S.E.L. s’il y avait plus d’annonce localement.
L’été dernier j’ai proposé une rencontre au Moulin de Rotrou. Une quinzaine de personnes sont venues et ont pu échanger des objets, partager un repas, marcher ensemble et visiter le moulin. Sachant que dans le S.E.L. du Maine, il y a beaucoup de personnes âgées et des personnes seules, donc on a un volet social assez important et les rencontres sont là pour ça. Ça permet aux personnes qui n’ont pas trop les moyens d’avoir des activités l’été et de les sortir de la solitude.
Quelque fois pour une personne âgée, monter sur un escabeau et changer une ampoule c’est compliqué. Le S.E.L. est aussi là pour ça.
Qui participe au S.E.L. du Maine?
Tu dis que les personnes qui viennent au S.E.L. du Maine sont âgées pour la plupart, quelle est leur démarche au départ ?
Ce que je ressens d’abord chez beaucoup de personnes c’est vraiment le besoin de rencontre.
Ensuite il a beaucoup de personnes intéressées par des sujets écologiques, comme le montre le succès des journées “plantes sauvages” de Nadine.
Ça peut être la fabrique de savon, plein de choses dans ce genre là… des personnes motivées par ça.
C’était peut-être moins évident à l’origine de la création du S.E.L. du Maine. On parlait moins d’écologie à ce moment-là, c’était plus basé sur la notion d’échange.
Maintenant l’écologie pratique est vraiment rentrée dans les activités. Déjà à la base, il y a quelque chose d’écologique dans la démarche.
Vous avez de nouveaux inscrits chaque années ?
Oui, cette année sur l’antenne de Bercé, nous avons accueilli deux jeunes couples.
Ça peut être très intéressant pour eux avec tout ce qui s'échange: les vêtement, les jouets, emmener les enfants aux activités, le soutien scolaire, le covoiturage etc.
Je suis très content de voir des jeunes adhérer, j’aimerais bien qu’il y en ait plus, ça apporterait d'autres idées.
Nadine:
Ce qui serait intéressant pour nous, ça serait que les échanges ne soient pas trop loin. Jupilles ça commence déjà à être loin.
La route des S.E.L.
Il y a aussi la route des S.E.L., c’est de l’hébergement sur le même principe.
Il s’agit d’un autre site. Tu peux t’inscrire sur la route des S.E.L. moyennant une adhésion de 7€ et après un an d’adhésion à un groupe S.E.L. (pour que ce ne soit pas une adhésion opportuniste, le temps d’un week-end).
C’est le même principe que pour le S.E.L., tu ne peux pas rentrer dans le site sans être adhérent.
Quand tu t’inscris sur la route du SEL, tu as accès à toutes les personnes adhérentes qui proposent un lit, un canapé, un bout de jardin… Il est fortement conseillé aussi de proposer un hébergement en retour.
Là les deux personnes se mettent d’accord :
Certains proposent un repas, un repas partagé, une ou plusieurs nuits. Certains proposent de faire visiter leur région…
Par contre la nuit est fixée à 60 nousilles (ou radis ou autres) par personne.
Est-ce qu’on peut utiliser la route des S.E.L. ailleurs qu’en France ? Au Québec ? En Europe ?
Je ne sais pas. Je sais qu’il y a des gens en Suisse, en Belgique… Sur l’Europe francophone, tu peux trouver des S.E.L. d’hébergement.